Programme > Les conférenciers invités

Lundi 18 novembre 2019

Plénière 1: Les sciences du bois ...pour mieux préserver l'héritage du passé

Karine FROMENTDirectrice d’ARC-Nucléart - Karine Froment, ingénieure de l’Ecole Nationale de Chimie en Paris (ENSCP) en 1985, Docteur de l’Université Paris VI en 1989, effectue sa carrière en Recherche Appliquée au Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternative. Elle participe puis dirige des recherches dans les domaines des matériaux et de la Sûreté des réacteurs nucléaires, puis dans celui de la conversion de biomasse et déchets en biocarburants et énergie. Fin 2015, elle est nommée Directrice du Groupement d’Intérêt Public ARC-Nucléart (Atelier de Recherche et de Conservation Nucléart).

La conservation et la restauration des bois archéologiques, datant de 2000 ans ou plus

La conservation des bois archéologiques est un challenge à relever pour leur permettre d’être manipulés, étudiés puis exposés. Le Groupement ARC-Nucléart a parmi ses missions, celle de conserver et restaurer ces objets très dégradés, que l’on ne retrouve que grâce à leur enfouissement dans les sédiments pendant des centaines ou des milliers d’années. Après avoir expliqué l’origine de la dégradation du bois, deux procédés de stabilisation seront présentés (dont le traitement historique développé par l’atelier), illustrés par quelques exemples, dont celui du chaland romain Arles-Rhône 3, jusqu’à l’étape finale de sa restauration et de son exposition.

Bernard THIBAUT-  Directeur de recherche émérite au CNRS - Dans une longue carrière qui a commencé en 1973 au Centre Technique Forestier Tropical et qui se poursuit aujourd’hui au CNRS, il a visité de nombreux aspects des sciences du bois. Deux années d’inventaire forestier en France lui ont permis de découvrir la forêt et les arbres avant de consacrer de longues années, en parallèle, à l’usinage du bois (déroulage) et aux conséquences de la mise en précontrainte des tiges (contraintes résiduelles, roulure du châtaignier, fentes à l’abattage, recouvrance hygrothermique à la chauffe). Il y a 30 ans la biomécanique des arbres (en fait la construction des arbres par leur bois) a pris le devant de la scène dans une approche pluridisciplinaire entre biologistes et mécaniciens. 35 ans à Montpellier et 6 ans en Guyane lui ont fait toucher du doigt l’incroyable diversité des bois français et c’est le fil conducteur de son travail de retraité depuis 10 ans, dans la mise en valeur des données accumulées depuis le début des années 50 dans nos organismes.

L'incendie de Notre Dame de Paris, un drame qu'il faut transformer en un terrain de recherche exceptionnel pour les sciences du bois

L’incendie de Notre Dame de Paris a détruit et mis en lumière une des plus belles charpentes en chêne du Moyen-Age.

Pour les chercheurs en sciences du bois, quelles questions posent cette charpente et quelle contribution à la connaissance du bois permettent les restes des 1300 poutres de chêne plus ou moins impactées par le feu ?

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Mardi 19 novembre 2019

Plénière 2: Les sciences du bois ...pour la conception et l'innovation architecturale

Jean-Claude BIGNON - Professeur émérite à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Nancy - Jean-Claude Bignon est architecte, titulaire d’une HDR à l’Université de Lorraine. Il est professeur émérite à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Nancy et intervenant à l'ENSTIB (Université de Lorraine) et au CHEC (Cachan). Il est par ailleurs chercheur au Centre de Recherche en Architecture et Ingénierie (CRAI) au sein de l’UMR MAP (CNRS-MCC) où il conduit des travaux sur l’architecture et les techniques constructives du bois, du rabot au robot

Nouvelles figures de l’architecture bois numérique

La propagation du numérique questionne aujourd’hui le monde de l’architecture, de l’ingénierie et de la construction. Le développement d’une ingénierie du bois appuyée sur une connaissance approfondie du matériau a permis les nécessaires modélisations sur lesquelles se fondent les outils logiciels et les automates de fabrication. Par ailleurs, les qualités de façonnage, d’assemblage, de montage et de démontage du bois ont facilité son insertion dans une économie de la production numérisée. L’octet devient un nouveau compagnon du bois en offrant à ce dernier la possibilité de s’immiscer dans un continuum des données qui va de la conception intégrée jusqu’à la fabrication robotisée.

Dans le cadre de la présente réflexion, notre propos se limitera à une question : comment le développement du numérique dans les outils de conception architecturale (modeleurs géométriques, simulateurs divers…) et dans les outils de fabrication (automatique, robotique….) contribue aujourd’hui à l’émergence ou au renouveau du vocabulaire architectural.

Gilles DUCHANOIS - Professeur à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Nancy

 

Les enjeux de la déconstruction et le réemploi des matériaux de construction

 

 

Plénière 3: Les sciences du bois ...dans l'innovation technologique et industrielle

 

Jean-Michel LEBANJean-Michel Leban est directeur de Recherche à l'INRA. Il a conduit des travaux portant d'abord sur la mesure des propriétés des bois pour en décrire la variabilité puis travaillé sur la modélisation conjointe de la croissance des arbres et de la qualité de leur bois à l'échelle des ressources forestières. Il a coordonné des workpackages dans de multiples projets européens, a participé aux travaux sur le soudage du bois et a été impliqué dans l'installation d'un scanner tomographique à rayons X dans une scierie. JML coordonne actuellement le projet XyloDensMAp qui associe principalement l'INRA, l'IGN, l'ENSTIB, la FNB, l'ADEME et le Région Grand-Est, projet qui mobilise une centaine de personnes et qui vise à enrichir l'information forestière avec en particulier l'objectif de mieux quantifier le carbone stocké dans les arbres des forêts françaises. JML est impliqué dans la promotion des Sciences du Bois en tant que co_éditeur en chef de Annals of Forest Science (IF 2,6)

La tomographie RX, des exemples d'innovations pour les scieries et pour la comptabilité du carbone forestier

La tomodensitométrie est une technologie bien appropriée pour caractériser les hétérogénéités du bois aux échelles allant du cerne annuel (y compris les éléments anatomiques) jusqu’à l’échelle du tronc. Dans cette présentation nous allons passer en revue l’historique des applications de cette technologie : il s’agit de (i) la mesure des variations de la densité du bois (ii) la quantification de son humidité (iii) la localisation et la mesure des caractéristiques internes des troncs - la moelle, l’écorce, l’aubier, le bois de cœur, les nœuds, les poches de résines, les bois de réaction, les cernes annuels - et (iv) la mesure des caractéristiques tridimensionnelles des éléments anatomiques du bois. Nous discuterons de la résolution des images RX et des algorithmes de traitement de ces images qui ensemble déterminent la faisabilité, l’intérêt et les limites des applications. Enfin, nous présenterons deux exemples d’innovation d’utilisation d’images tomographiques à rayons X dans les domaines de la recherche et de l’industrie.

Armand KLEM - Responsible projets R&D  -  Ingénieur Enstib et Pagora ;.Expériences :traitement de surface ameublement ,production pâte et papier ,production de tubes carton, support R&D groupe Norske Skog. Participation à des projets FUI ,ANR ,Ademe, Européen et BBI

De l’écosystème industriel papetier vers la bioraffinerie

 Malgré la décroissance structurelle de la consommation de papier de presse, en grande partie liée au développement du média numérique ,le groupe Norske Skog a pour stratégie de poursuivre son activité de production de papier journal / magazine mais en développant de nouvelles activités de diversification en lien avec nos métiers et compétences.

L’usine de Golbey est  un des membres fondateur du cluster La Green Valley, qui se situe sur le site ,et a pour vocation de développer au côté de la communauté de communes d’EPINAL, des nouvelles activités industrielles dans le cadre de l’économie circulaire. Les infrastructures et services permettent grâce à la mutualisation de réduire les investissements et coûts opérationnels de façon significative. L’usine PAVATEX qui produit des panneaux de laine de bois pour l’isolation a saisi cette opportunité. Depuis 2005 et l’émergence des pôles de compétitivité, NSG s’est lancé dans la R&D collaborative et a ainsi développé son réseau notamment au niveau académique. Certains projets ont été sur le cœur de métier comme le projet Stickies (compréhension des facteurs  de déstabilisation des colloides papetiers)  Demowood (valorisation des bois de fin de vie en énergie ou pate thermomécanique ). La majorité des projets sont dans la  chimie verte avec la valorisation de molécules issues de coproduits ou flux du site dans les domaines de la  cosmétique , les nutraceutique ,le renforcement des plantes ,l’alimentation animale, les solvants verts  : Le Bois Santé, Revacoppa, Sylfeed, Cyrène, Microalgues.

 

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Mercredi 20 novembre 2019

 

Plénière 4: Les sciences du bois …dans la lutte contre le réchauffement climatique

 Andreas Kleinschmitt         

La filière forêt-bois dans la bioéconomie

 

Sylvain Caurla- Sylvain Caurla est ingénieur de recherche INRA au Bureau d’Economie Théorique et Appliqué (BETA). Il travaille sur la modélisation du secteur forestier en développant des méthodologies et des outils pour explorer la manière dont les secteurs forestiers s’adaptent aux divers changements (climat, institutions, politiques, etc.). Les modèles bioéconomiques qui en résultent (équilibre partiel, modèles à base d'agents) sont ensuite couplés à des méthodes d’évaluation environnementale (analyse des flux de matières, analyse du cycle de vie, fourniture de services écosystémiques). Ces outils sont développés pour différentes échelles spatiales (pays, région, peuplement forestier). Plus de détails : https://sylvaincaurla.com/       

La substitution carbone par les produits bois comme mesure d’atténuation : fronts de sciences et questions en suspens

La substitution carbone consiste à remplacer un produit, le produit « substitué », par un autre produit, le « substitut », offrant le même service mais dont le cycle de vie émet moins de gaz à effet de serre (GES). En particulier, la substitution carbone par les produits ligneux contribue de manière significative aux stratégies d'atténuation fondées sur les socio-écosystèmes forestiers (Gustavsson et al., 2007). Pour quantifier ce coefficient de substitution, il faut comparer les émissions de carbone d'un scénario de référence impliquant le produit substitué avec celles d'un scénario alternatif impliquant le substitut. La substitution est positive lorsque le scénario alternatif émet moins de GES que le scénario de référence et négative dans le cas contraire.

Si le principe semble simple, la littérature montre une fourchette très large pour les valeurs des coefficients substitution, même lorsque les scénarios comparés sont similaires.Une méta-analyse de ces études montre que les coefficients de substitution pour les produits ligneux de durée de vie moyenne à longue vont de - 2,3 à 15 tC évités par tC de produits ligneux (Sathre et O’Connor, 2010)

Nous expliquons ces différences par une prise en compte incomplète des déterminants dudit coefficient de substitution. Dans cette contribution, nous proposons de lister et d’expliquer ces déterminants.

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